Le Sauvetage Aérien en Mer

Le sauvetage aérien maritime

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               DOCUMENT SUR LE SAUVETAGE AERIEN EN MER

1/Déclencher les secours

2/ La localisation

3/Le repérage

4/ Le matériel d’intervention

5 / L’hélitreuillage

6/ Entrainement des personnels

7/ La 33F

Ce document a pour but de rappeler et résumer les différents scénarios, conduisant à une intervention héliportée, que le plaisancier devra gérer lors d’un appel de détresse en mer-MAYDAY- Certains évènements à terre comme l’isolement par la marée sont aussi concernés. La chaine de secours sera amenée, selon l’éloignement et l’urgence, à faire appel aux équipements aériens de la Sécurité Civile, de la gendarmerie ou de la Marine Nationale.

1/DECLENCHER LES SECOURS :

Quand l’urgence de la situation nécessite un appel de détresse, plusieurs équipements sont à disposition pour alerter. -VHF : selon le matériel, le positionnement de l’antenne ou les obstacles naturels, le rayon de réception est restreint au mieux à quelques dizaines de kilomètres. (Canal 16)

-Téléphone mobile : le fonctionnement du numéro d’urgence en mer 196, dépend de la couverture déployée par le fournisseur d’accès. De nombreuses zones, pourtant très fréquentées, peuvent s’avérer inopérantes. Une cartographie par fournisseur d’accès existe sur le site de l’ARCEP.

-Un téléphone iridium peut s’avérer utile, mais ne permettra pas un relevé goniométrique de positionnement.

-Déclenchement de la balise : La fameuse « 406 » peut être localisée au mieux en une dizaine de minutes.

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La balise peut être mise en fonction manuellement ou automatiquement (eau).Pour une activation manuelle, elle doit être sortie de sa console. Grace au numéro MMSI le CROSS saura quel bateau avec quelles caractéristiques a déclenché le système de secours.

2/LA LOCALISATION :

En cas de position incertaine, une zone de recherche sera établie en fonction des courants, de la météo, des conditions de mer et du sujet recherché. Selon l’aéronef dépêché, les pilotes disposeront en outre, d’un système de vision nocturne, d’un radar de détection maritime, d’une caméra thermique et/ou d’un système de repérage goniométrique sur les bandes 406 MHz-Marine-, VHF ou 121,5 MHz–aviation.

3/LE REPERAGE

« Pour être secouru, il faut être vu »

Le témoignage des pilotes de la 33F (Lanvéoc) est édifiant : nombreux sont leurs récits où, après avoir passé du temps (compté) dans l’obscurité, et malgré la modernité de leurs équipements, pour tenter de repérer un navire ou un homme à la mer, la solution est venue par un téléphone qui s’allume ou par l’ouverture d’une porte de la cabine éclairée. Durant la journée, quelques objets ou leur couleur peuvent faire la différence.

La détection radar :

Elle peut être active ou passive, la plus commune est passive par la présence d’un réflecteur. La détection active, qui renvoie des signaux sur l’onde reçue, est plus efficiente mais aussi consommatrice d’énergie.

Un voilier démâté nécessite de s’approcher à moins de trois milles pour être détecté. Dans le radeau de survie, le transpondeur radar de détresse à main doit être disposé à minima à 1,5 mètre au-dessus du niveau de la mer.

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Sur le bateau :

Outre la classique pyrotechnie (de moins en moins déclencheurs de secours), un tourmentin orange, des lampes flash, des torches étanches et des bâtons de cyalune aideront les autorités ou bien les bateaux à proximité, au repérage. Par exemple, un cyalume à faire tourner au-dessus de sa tête avec une garcette amarrée à son poignet permet de décrire un anneau lumineux efficace. Attention à l’autonomie, même si avec l’arrivée des LED, celle-ci est notablement augmentée.

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Pour l’homme à la mer :

Sans outils, ce n’est parfois qu’à moins de 100 mètres qu’un homme à la mer est repéré si la mer est formée. La bouée couronne et/ou la perche IOR améliorera les chances de repérage, mais aussi et surtout, un équipement individuel approprié à ce genre de circonstance. Le gilet et sa lampe, la fluorescéine, le bâton de cyalume et pourquoi pas dans la poche de son ciré une lampe LED étanche avec programme flash devraient compléter l’équipement.

4/LE MATERIEL D’INTERVENTION

Qui viendra vous chercher et que peut-il se passer ?

Si vous naviguez dans les zones sous responsabilités françaises, les Cross concernés déclencheront les moyens nécessaires.

Si vous êtes dans une SRR (Search and Rescue Region) sous contrôle étranger, le CROSS GRIS-NEZ sera le correspondant français auprès des centres de recherche et de sauvetage étrangers (suivi des navires et des navigateurs français à travers le monde).

Le matériel à disposition se compose de plusieurs types d’appareils : • Hélicoptères : Sécurité civile, Douanes, Marine Nationale, Gendarmerie Nationale. • Avions : Falcon 50 et bientôt version militarisée du 2000.

La position de l’intervention est déterminante pour le choix de l’aéronef dépêché. En effet, un Falcon peut intervenir à 2000 km de son point de décollage. Sa qualité principale est de pouvoir larguer une chaine SAR qui se compose d’un radeau de survie, équipée d’un moyen de transmission pour contacter l’avion, reliée à 130 mètres d’haussière qui facilite son saisissement basé sur la dérive. L’avion effectue plusieurs passages pour apprécier la dérive puis évaluer et marquer le largage. Au moins 5 chaines sont disponibles dans l’avion.

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Si le lieu d’intervention est plus proche de la cote et nécessite un hélitreuillage, plusieurs types d’hélicoptères sont à même d’opérer appartenant à la Marine Nationale, aux Douanes, à la Sécurité civile ou à la Gendarmerie.

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Positionnement du système infra rouge-FLIR- du NH 90 et écrans de contrôle du poste de pilotage

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5/L’Hélitreuillage

Voici une fiche de rappel de consignes éditée par le Comité Départemental des pêches du Finistère avec le concours de la Marine Nationale

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Pour les voiliers : Il se peut que, gêné par le ou les mâts, le pilote vous demande d’embarquer dans le radeau de survie. Celui-ci doit être amarré au bateau, à une distance d’au moins 20 mètres.

Les procédures :

 Maintenir un cap fixé par le pilote (si vous êtes en contact) si le bateau est manœuvrant.

 A 30 ou 150° du vent, pour réceptionner le secouriste

 Saisir tout ce qui peut être emporté par le souffle du rotor (NH 90 =110KM/H de vent et une baisse potentielle de 10° de la température).

 Laissez le plongeur se réceptionner, vous pourriez vous blesser, mais lui aménager une zone, éventuellement l’annexe en remorque courte.

 Ne saisissez pas le câble (ou éventuellement la nacelle) avant que ceux-ci ne touchent l’eau ou l’embarcation), l’hélicoptère génère de l’électricité statique.

 N’amarrez pas le câble, l’opérateur le larguerait et tout serait à refaire. Les hélicoptères Français envoient généralement un plongeur, la procédure peut être différente dans d’autres pays.

Si vous êtes hélitreuillé par élingue, croisez les bras à hauteur de votre abdomen sur l’élingue lors du treuillage.

Une child rescue valise peut être utilisée pour le secours d’enfants :

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Lors d’une récupération sans plongeur et sans moyens de communications, envoyez d’abord une personne valide pour informer l’équipage de l’hélicoptère de la situation sanitaire sur le bateau ou le radeau.

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Commande de positionnement du NH90 par l’opérateur treuil :

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6/ Entrainement des personnels

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Sur le site de la Base Aéronavale de LANVEOC-POULMIC, chaque année, plus de 1200 stagiaires franchissent les portes du Centre d’Entrainement à la Survie et au Sauvetage de l’Aéronautique Navale- CESSAN.

En formation initiale ou en recyclage tous les membres d’équipage vol de la Marine Nationale ont une obligation de stage de 1 à 5 jours.

Le GIGN, la Gendarmerie Nationale, les Commandos Marine ainsi que les Nageurs de combat, les Marins Pompiers, l’ET60 (transports de personnalités) ont aussi obligation d’effectuer les stages de vérification, contrôle et instruction du centre. 15 personnes et 7 plongeurs dans un bassin couvert de 1500 m3 effectuent les entrainements au moyen de cinq simulateurs dont une cabine modulaire immergeable-hélicoptère ou avion.

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Le centre a la possibilité de déclencher un environnement augmenté tel que son, lumière, pluie et vent. Des embarcations de soutien et le concours d’hélicoptères sont à disposition pour des exercices de survie en mer.

7/ LA 33F

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Si ses missions sont principalement le combat naval, mais elle est aussi d’astreinte H 24 pour les missions de Sauvetage en Mer. Un appareil est ainsi dédié en permanence aux opérations Search And Rescue (SAR). Après alerte du CROSS, la Préfecture Maritime autorise le décollage qui peut s’effectuer par tous les temps. En une heure de jour et deux la nuit le NH 90 est opérationnel avec un rayon d’action 160 milles nautiques. Depuis fin 2011, 537 missions de sauvetage en mer ont été effectués concernant 425 personnes (au 29 aout 2019). Les principaux équipements de repérage :

  • Radar (pour détection des embarcations)
  • Jumelle vision nocturne pour détection de la lumière (flash light). Attention ne pas éclairer une torche vers l’hélico à proximité pour éviter aveuglement de l’équipage muni de jumelles.
  • La caméra infrarouge-FLIR- pour la détection des zones de chaleur (ex : tête dans l’eau, fusée…)

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ATTENTION : Pas de dialogue GSM possible avec l’hélicoptère. La composition de l’équipage est de 4 personnes + 14 personnes potentielles en charge.

L’intervention : L’appareil peut, si demandé par le CROSS, embarqué une chaine SAR -10 ou 25 places. La hauteur de l’hélicoptère pendant le treuillage est de 15 à 30 mètres, un seul câble est disponible à bord (ne l’attacher en aucun cas).

Le pilote et l’opérateur câble se situent à droite, ce dernier dispose d’un joystick pour affiner le positionnement. Durant l’ascension, il faut garder ses mains vers le bas du corps afin de bloquer la sangle.

Pour embarquer, on utilise une poignée en sangle disposée dans le dos du secouru. Le mieux est de se laisser manipuler par l’équipage.

Sources : Cessan, 33F, Marine Nationale, Comité Départemental des pêches et élevages marins du Finistère, Cross Jobourg,Caramel.net. Crédit photos : Marine Nationale, Cols Bleus, Sécurité Civile, Cessan, Cross Etel, Irvinggq.com.

Article publié le 04/11/2020.