Les noyades sont évitables....

Quelques données sur les noyades en 2018

Santé Publique France a publié début juin une enquête NOYADES qui a recensé en 2018 1 649 noyades accidentelles (84% du total des noyades) avec une proportion de noyades fatales de 25%.

Pour SPF, "la mer constitue le milieu présentant le plus fort taux d’accidents avec 40% des noyades et des décès".

Le graphique ci-dessous fait apparaître la répartition géographique des opérations par CROSS pour la baignade pour la même période, c'est à dire du 1 juin au 30 septembre 2018.

Les CROSS n'interviennent pas seulement dans la bande des 300 mètres, comme indiqué ci-dessous pour la période de juin à septembre 2018 :

Sur l'ensemble de l'enquête de Santé Publique France, "les noyades accidentelles ont augmenté de 30% par rapport celle de 2015. Cette augmentation s’observe surtout chez les moins de 13 ans (338 en 2015 vs 600 en 2018). Les noyades accidentelles suivies de décès ont été stables entre les deux enquêtes. En 2018, les enfants de moins de 6 ans ont représenté 28% des noyades accidentelles et 9% des décès contre respectivement 22% et 35% chez les personnes de 65 ans et plus ; 44% des noyades accidentelles ont eu lieu en mer, 31% en piscine tous types confondus, 22% en cours d’eau ou plan d’eau et 4% dans d’autres lieux (baignoires, bassins, etc.) avec une répartition de noyades fatales respectivement de 40%, 17%, 40% et 3%. Les noyades accidentelles concernent tous les lieux et tous les âges. Le contexte de fortes chaleurs durant l’été 2018 est l’un des facteurs pouvant expliquer l’évolution entre les enquêtes 2015 et 2018".

Les noyades en mer

"Les noyades en mer concernaient principalement les adultes à partir de 45 ans : les 45-64 ans et les 65 ans et plus représentaient respectivement 23% et 37%. La proportion de noyades fatales y était de 23%.

La proportion de noyades dans une zone de baignade interdite était de 7% en mer, dans la bande des 300 mètres. Il n’y a pas eu de différence entre la proportion de noyades fatales dans les zones de baignade interdite par rapport aux zones de baignade non interdite. La proportion de noyades dans une zone de baignade surveillée était de 60% (303/502) en mer, dans la bande des 300 mètres. La proportion de noyades fatales était plus importante dans les zones de baignade non surveillée par rapport aux zones de baignade surveillée : 39% (77/199) vs 12% (35/303)".

Pour les sauveteurs de la SNSM (Société Nationale pour le Sauvetage en Mer), 12% de leurs activités concernent (hors CROSS avisé), des noyades de diffférents niveaux, quasiment uniquement sur des activités liées à la baignade.

Le tableau montre le pourcentage de l'activité des sauveteurs liée à la noyade et le graphe montre le degré de gravité de ces noyades (le processus de noyade comporte 4 phases : l'aquastress, la petite hypoxie, la grande hypoxie et l'anoxie, une noyade où la victime n'est plus consciente...)

De leur côté, les nageurs sauveteurs de la SNSM sont amenés à mener, sans l'aide des CROSS dans ces chiffres, des interventions de sauvetages, 1135 en 2018.

Pour la SNSM, certaines heures voient des pics d'activités, le pic de 16 heures par exemple, comme indiqué dans le graphique ci-dessous.

Enfin, en parallèle de ces différents chiffres, les données communiquées par la ville de Biarritz montre par exemple une nette augmentation d’assistance à baigneurs en 2018 par rapport à 2017, 2566 en 2018 pour 2145 en 2017. Ces données renseignent sur l'activité de leurs sauveteurs depuis le 4 mai jusqu'au 4 novembre 2018. 263 de ces assistances concernaient des surfeurs et des bodyboarders (258 en 2017). Les forts courants sont particulièrement dangeureux ; ils ont entraîné en juin par exemle, le sauvetage d'un groupe d'une douzaine de baigneurs et en juillet un héliportage pour sauver 9 baigneurs entraînés à près de 400 mètres au large. 30 baigneurs ont été secourus pour la seule journée du 12 pour la seule Grande Plage de Biarritz, 38 pour Miramar le 29 ! Pour Biarritz, Les noyades étaient essentiellement de niveau 1 (353 en 2018 pour 237 en 2017) et de niveau 2 (13 en 2018 pour 5 en 2017).

Les noyades sont pour la plupart évitables.

Selon le baromètre santé 2016 de Santé publique France,en 2010, 68,6% des répondants ont déclaré savoir nager 50 mètres ou plus. En 2016, ils étaient 69,0%. Les hommes sont plus nageurs que les femmes, plus de 10% de moins et, ce à tous les âges.

Les jeunes savent mieux nager que leurs aînés. En 2016, 94,9% des 15-24 ans nagent au moins 10 mètres contre 60% chez les 65-75 ans. Ci dessous, dans une comparaison par âge, puis par niveau d'études.

Hors âge, "les autres facteurs significativement associés au fait de savoir nager étaient un niveau d’études supérieur au baccalauréat, une catégorie socioprofessionnelle supérieure, une bonne situation financière, ne pas vivre seul(e), une corpulence normale, une bonne santé mentale et résider dans certaines régions de France". Ce travail montre donc que plus d’un Français sur sept déclare ne pas savoir nager. Beaucoup trop des 55-75 ans ne savent donc pas nager, et ce sont surtout ces tranches d’âge qui sont touchées par les noyades. Il est important de rappeler que l’apprentissage de la nage, facteur de prévention des noyades, peut se faire à tout âge.

Pour SPF, "Il est donc important d'apprendre à nager aux enfants le plus tôt possible ou tout du moins de les habituer au milieu aquatique, même si ces conditions à elles seules ne peuvent prémunir contre les noyades. Il n’est jamais trop tard pour apprendre à nager, même à l’âge adulte. À tous les âges, la baignade comporte des risques, il est nécessaire d’adopter les bons réflexes de prévention. Quel que soit le lieu de baignade, un enfant doit toujours être surveillé de manière permanente et rapproché par un seul adulte responsable, le mieux étant de se baigner avec l’enfant. Chez les adultes, il faut tenir compte de son état de santé, ne pas se baigner si l’on ressent un trouble physique (fatigue, problèmes de santé, frissons), ne pas surestimer sa condition physique et son niveau de natation, éviter la consommation d’alcool, rentrer dans l’eau progressivement, surtout après une longue exposition au soleil. Il est également nécessaire de tenir compte de l’environnement de baignade, surtout en cours d’eau, plan d’eau et en mer, de s’informer sur les conditions météorologiques et, de manière générale, de respecter les consignes de sécurité, interdictions de baignade et se baigner dans les zones surveillées** signalées par les drapeaux de baignade, là où en cas de besoin, l’intervention des équipes de secours est la plus rapide".

Ressources bibliographiques :

Principaux résultats de l’enquête NOYADES menée au cours de l’été 2018 en France, Santé Publique France, juin 2019

Chiffres opérations Nageurs Sauveteurs Société Nationale Sauvetage en Mer, 2019

Chiffres SECMAR sur la baignade, saison d'été 2018, SNOSAN, juin 2019

Capacité à nager des 15-75 ans de France métropolitaine. Analyse des données des Baromètres santé 2010 et 2016, Santé Publique France, mai 2017

Article publié le 18/06/2019.